Le village de Marabadiassa, situé à 65 km de Bouaké, a été le bénéficiaire de deux importants dons le jour suivant la célébration du 64e anniversaire de l’indépendance de la Côte d'Ivoire. Ces gestes sont l'œuvre de la mutuelle locale, MARABA-DEV.
Le 8 août dernier, MARABA-DEV a mené deux actions significatives. La première a eu lieu au centre de santé urbain du village, avec une campagne de sensibilisation et de dépistage gratuit pour diverses pathologies, telles que le diabète, l'hypertension artérielle, les maladies oculaires et les soins pédiatriques.
Le président de MARABA-DEV, Ibourahema Bakayoko, a expliqué l’objectif de cette campagne sanitaire, qui est à sa deuxième édition dans le village : « Nos parents, qui sont principalement des agriculteurs, se tournent souvent vers la médecine traditionnelle en cas de maladie. Nous, leurs enfants, devons les aider en leur offrant un soutien médical pour les soulager. L'objectif aujourd'hui est que les médecins les examinent, diagnostiquent leurs problèmes, leur fournissent des médicaments et assurent un suivi pour leur amélioration. C’est notre contribution pour eux. »
La population a répondu en masse à l’appel, venant des villages alentours de la sous-préfecture de Marabadiassa. Jeunes, enfants, femmes, hommes et personnes âgées ont afflué au centre de santé dès 6 heures du matin jusqu’à la nuit tombée. Kouamé Akissi a témoigné : « On nous a dit de venir pour un examen de santé. Nous sommes venus, et le docteur m’a donné une ordonnance et des médicaments. C’est très bien. D'habitude, il faut payer à l'hôpital, mais aujourd’hui, je n’ai rien payé. Merci, et j'espère que cela continue. »
Pour assurer le succès de ces dépistages, MARABA-DEV avait réuni une dizaine de médecins et de personnels médicaux, sous la direction du docteur Toure Abou. À la mi-journée, le médecin a noté : « La population est venue en grand nombre. Nous avons commencé très tôt, mais avec ce rythme et même avec un personnel médical doublé par rapport à l’année précédente, je crains que nous ne finissions tard, peut-être à 20 heures. Nous prenons en compte toutes les maladies, même si l’opération se concentre sur quatre pathologies. Actuellement, près de 30 % des personnes consultées sont diabétiques. Nous leur donnons des conseils alimentaires, en mettant l'accent sur la consommation de plats à base de feuilles. »
Après cette première action réussie, le président de MARABA-DEV et son bureau se sont dirigés vers le groupe scolaire pour la deuxième action : la remise des clés des bâtiments rénovés de l’EPP Maraba2 au sous-préfet Anicet Joël BAH. En effet, au début de l’année scolaire 2023-2024, une violente tornade avait détruit le bâtiment 1, y compris le bureau du directeur de l’EPP Maraba2, ainsi qu’un tiers du bâtiment suivant. Les membres de la mutuelle ont alors contribué financièrement, investissant quatre millions de francs CFA pour refaire la toiture.
Les clés fraîchement remises, le sous-préfet Anicet Joël BAH a exprimé : « C’est un bonheur de recevoir ces clés et une obligation pour moi de lancer un appel à l’union des anciens élèves de Marabadiassa et à tous ceux qui ont fréquenté ce groupe scolaire, pour soutenir la mutuelle afin que toute l’école soit réhabilitée. »
Le sous-préfet a ensuite remis les clés au conseiller pédagogique du ministère, André N’zo Ki, qui a exprimé sa reconnaissance envers le président Ibourahema Bakayoko : « Ce que le président a fait est salutaire. Cependant, je les encourage à faire davantage, car les enseignants et les élèves viennent avec une certaine appréhension dans des salles sous des toitures qui pourraient céder à tout moment en cas de pluie. Un cadre idéal favorise un apprentissage de qualité et des résultats satisfaisants. »
Diabaté Aboubakar, représentant le cogès du groupe scolaire Marabadiassa, a remercié la mutuelle MARABA-DEV et les cadres du village pour la rénovation du bâtiment. Cependant, il a également interpellé l'État, à travers le sous-préfet, en soulignant que les écoles de Toudjan 1 et Toudjan 2 sont fermées depuis cinq ans, compromettant l’avenir des enfants. Il a demandé que ces écoles réouvrent pour permettre aux élèves de reprendre le chemin de l’école cette année scolaire.
Ibourahema Bakayoko, président de MARABA-DEV, après avoir observé la joie sur les visages des chefs de village, des autorités et du corps enseignant, a déclaré : « Ce que nous avons réalisé est déjà une avancée. Cependant, je considère cela comme insuffisant, car d'autres bâtiments pourraient également céder si les toitures ne sont pas refaites. Et cette école, avec certains bâtiments datant de l’époque coloniale (1954), pourrait bientôt cesser d'exister. »
Les préoccupations exprimées par le sous-préfet et l'inspecteur du cogès sont légitimes. Les six bâtiments sont en mauvais état, avec des toitures dégradées, une peinture écaillée, des latrines inappropriées, des bancs cassés et un logement du maître abandonné depuis une décennie après le passage de la rébellion. Tout doit être refait au groupe scolaire de Marabadiassa, et les responsables sont appelés à agir.
Correspondant Victor Yapo